(Témoignage) Le mardi noir pour Beyrouth : « Que dire, qu’écrire, je sens que les mots sont trop pauvres »
A Beyrouth tout le monde est sous le choc. A l’international, c’est une une grande solidarité avec le peuple libanais qui vit un drame. Anca Cheaito, une roumaine qui habite à Beyrouth plus de 30 ans, raconte sur ER NEWS France ce qu’elle a vécu ces derniers jours.
Témoignage :
« Que dire, qu’écrire, je sens que les mots sont trop pauvres… Le 4 août 2020 à 18h00 la capitale du Liban est dévastée par des gigantesques explosions survenues dans le port du Beyrouth, un entrepôt de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium. Le front de l’onde, qui a ravagé des structures entières, le souffle, puis, extrêmement violente, la détonation. Un choc sonore quasi tellurique et tout a volé en éclat.



Le désastre qui a secoué le pays du Cèdre a fait 135 morts plus de 5 000 blessés, des dizaines de disparus et 300000 habitants sans logements. Le désastre a frappé de plein fouet et plusieurs quartiers limitrophes de la capitale. Et tout dans une seconde. C’est du jamais vu dans le pays même en temps de guerre.

Les dégâts s’étendent dans un rayon de plusieurs kilomètres autour du port, lui-même presque entièrement rasé. Dans le cœur de Beyrouth, les immeubles ont été dévastés et les vitres soufflées. La puissance cataclysmique de l’explosion a même provoqué l’effondrement total ou partiel de certains bâtiments, les rues sont jonchées de débris et de voitures écrasées.


Une enquête est ouverte, de nombreux pays ont proposé de l’aide au Liban, le président Emmanuel Macron a visité aujourd’hui la capitale dévastée, un témoignage de soutien d’amitié, de solidarité avec le people libanais et a proposé un »nouveau pacte » politique aux responsables libanais.


Une catastrophe d’une ampleur exceptionnelle. Tout les libanais sont sous le choc. C’est une tragédie, un coup de trop dans un pays déjà très fragilisé par une grave crise économique et politique, où la monnaie nationale est en chute libre. Pour la première fois de son histoire, le Liban est en défaut de paiement. La pénurie de dollars entraîne une augmentation importante des prix et l’appauvrissement de la population s’accélère. Sans compter la pandémie de Covid-19 venue aggraver la situation. Tout le monde est à bout de force.
Le Liban s’est effondré dans le noir, dans le malheur plusieurs fois. Mais comme le phénix, l’oiseau symbole de l’immortalité et la résurrection, il renaîtra de ses cendres ».