Saint-Etienne prête à accueillir des réfugiés fuyant la mort en Afghanistan
Saint-Etienne prête à accueillir, comme en 2015, des réfugiés fuyant la mort en Afghanistan : pour Gaël Perdriau, « il en est de notre devoir d’humain, il en est de ma responsabilité d’homme politique », il est précisé dans un communiqué de la Ville de Saint-Étienne.
« Voici quelques jours, les Talibans ont pris le pouvoir à Kaboul créant une situation qui ne peut laisser personne indifférent tant leurs agissements, entre 1996 et 2001, sont encore présents dans nos mémoires. De nombreux périls sont à craindre comme une reprise de la menace terroriste, la mise en place de filières alimentant toutes sortes de trafics ou encore des exactions contre les opposants, les militants des droits de l’homme et, bien entendu, les femmes qui risquent de voir leurs droits très certainement réduits voire supprimés. On peut craindre que le nouveau régime, installé à Kaboul, ne se livre à des exactions contre la population civile exactement comme celles de Daesh en 2015.
Bien entendu, j’espère une réaction internationale coordonnée et rapide garantissant au peuple afghan la liberté de disposer de son avenir. Une communauté internationale qui doit aussi veiller à éviter que l’Afghanistan ne devienne, une nouvelle fois, une base arrière du terrorisme islamiste. Pour le moment, tous les défenseurs des droits de l’homme et ceux qui souhaitent un Afghanistan démocratique et stable espèrent que la France avec l’Union Européenne conduise ce combat afin de protéger, concrètement, tous ceux qui, depuis 20 ans ont œuvré pour bâtir un pays moderne et libre.
Présente pendant dix ans en Afghanistan, aux côtés d’une force multinationale conduite par les Etats-Unis, la France ne peut pas, sans manquer aux valeurs qui sont les siennes, abandonner tous les Afghans qui se sont battus pour construire une démocratie et que nous avons appuyés afin d’éradiquer l’islamisme radical et sa vision rétrograde de la société. La réponse de tous les pays impliqués doit être à la hauteur des défis et la France prendra, comme le président de la République l’a indiqué sa juste part. Le moment n’est pas à des polémiques vaines et inutiles même si, une fois la crise passée, nous devrons prendre des décisions coordonnées au niveau européen afin de combattre fermement tous ceux qui organisent les filières clandestines qui alimentent les flux migratoires dont on sait que leur importance est de nature à déstabiliser nos pays. Nous devrons avoir enfin le courage d’affronter le difficile dossier d’une véritable remise à plat des règles européennes sur la circulation des personnes, en définissant un Schengen 2.
Face à la menace, que constituent les Talibans, pour le peuple afghan et à l’image de ce que nous avons fait en 2015 pour les Syriens persécutés et massacrés par Daesh, je souhaite que la ville de Saint-Etienne, fidèle à sa longue tradition d’accueil, accompagne le mouvement d’évacuation décidé par le président de la République. Nous sommes en présence de demandeurs d’asile politique, risquant d’être assassinés par les Talibans dont les médias ont commencé à rapporter les exactions commises dans les provinces plus éloignées de la capitale et qu’ils contrôlent depuis des mois. Notre ville s’honorera en accueillant, selon ses capacités, en mobilisant tous les acteurs sociaux, économiques, universitaires, éducatifs, associatifs, et bailleurs sociaux afin de créer les conditions d’un accueil dans la dignité et offrant toutes les chances d’un accompagnement humain efficace.
Il en est de notre devoir d’humain, il en est de ma responsabilité d’homme politique ».