Saint-Etienne: La ceremonie du 75ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale en Europe
C’est une ceremonie du 75ème anniversaire de la victoire des alliés sur l’Allemagne nazie et la fin de la seconde guerre mondiale en Europe inedite cette année en France. A cause du confinement, à la ceremonie participe une delegation inférieure à 10 personnes.
Le Maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a participé ce vendredi 8 mai à la cérémonie de commémoration de la victoire de 1945 dans un format très restreint, en présence des autorités locales et elus du Département de la Loire.
Le portail d’actualite ER NEWS France partage le message du Maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau à l’occasion de la cérémonie:
« En ce 75ème anniversaire de la victoire des alliés sur la barbarie nazie et la fin de la seconde guerre mondiale en Europe, je pourrais vous parler de la joie des stéphanoises et des stéphanois qui laissèrent éclater leur bonheur ce 8 mai 1945, place de l’Hôtel de ville.
Je pourrais vous remémorer « la gloire, ce soleil des morts » de personnes ordinaires qui se sublimèrent au point de devenir extraordinaires dans la lutte contre l’occupant.
Je pourrais rappeler, quelques jours après l’hommage aux déportés, toute la peine, les privations, les misères supportées par les stéphanois souvent causées par la honteuse compromission, la collaboration de certains avec l’occupant.
Je pourrais évoquer la souffrance de nombreuses familles qui endurèrent, prix d’une guerre aveugle, un bombardement destructeur et meurtrier le 26 mai 1944 et qui laissa une trace indélébile dans les esprits.
Je pourrais parler, triste comptable, des 60 millions de morts, des millions de blessés, des 83 000 déportés pour motifs raciaux, politiques et religieux, qui font encore honte à l’humanité.
Et pourtant en ce 8 mai 2020, je crois que le message que nous devons porter reste, hélas, celui de la vigilance absolue.
Depuis 2014, à chaque commémoration nationale, je ne manque pas de rappeler selon le mot de Jean GIRAUDOUX, que « la paix reste l’intervalle entre deux guerres. »
Nous assistons, en effet, depuis des années à un triste spectacle. Celui des discours inquiétants, nauséabonds, qui véhiculent des relents d’antisémitisme, d’islamophobie, d’homophobie. Le rejet, la haine de l’autre, pour sa différence, est une gangrène qui dévore tout. Notre humanité profonde ne pousse-t-elle pas, pourtant, toutes les mères à pleurer leurs enfants dans un commun chagrin ?
Notre devoir de vigilance, c’est ce qui rend ces commémorations indispensables pour ne pas retomber dans ce qu’André MALRAUX appelait le «désert de consciences égarées».
Notre devoir de mémoire est un acte citoyen.
Le Conseil municipal et moi-même incitons les jeunes à se tourner vers le passé pour mieux comprendre l’avenir, afin que les jeunes stéphanoises et les jeunes stéphanois n’oublient jamais les sacrifices de leurs parents pour retrouver la paix, la justice et les éléments fondateurs de la République : Liberté, égalité, fraternité.
Comme le disait Clémenceau pour une autre guerre, tout aussi meurtrière, le plus dur n’est pas de faire la guerre mais bien de construire la paix.
Aujourd’hui, 75 ans après, la fin de ce conflit mondial meurtrier, nous vivons dans une Europe réconciliée, en paix. Mais une paix fragile.
Les va-t-en-guerre ne manquent pas sur cette planète que l’ombre d’un désastre nucléaire n’épouvante même pas.
C’est la raison pour laquelle ces commémorations prennent tout leur sens.
Cette année, le Covid-19 aura eu raison de la grande commémoration que nous organisons, chaque année, place de l’Hôtel de ville pour nous souvenir, nous recueillir.
Sur décision gouvernementale et pour toujours lutter contre cette pandémie mondiale, avec Monsieur le Préfet, seule une poignée d’élus et un jeune porte-drapeau « Rhin et Danube » auront pu se recueillir aujourd’hui au monument aux Morts de Fourneyron.
Mais sachez que toutes mes pensées ont été aux anciens combattants, à toutes les familles stéphanoises qui ont eu à déplorer dans leur chair, hier et encore aujourd’hui, la perte d’un parent, Mort pour la France.
Pour conclure, je veux partager avec vous ces quelques paroles issues du Chant des déportés qui prennent tous leurs sens, dans la période que nous traversons, en ce vendredi 8 mai 2020 :
« Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira.
Liberté, liberté chérie
Je dirai : « Tu es à moi. »