« Manger du faux pour de vrai »: Le bilan choquant d’un ONG

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Poulet gonflé à l’eau, thon avarié injecté d’additifs pour avoir l’air frais, faux miel, tomates espagnoles étiquetées françaises… la fraude alimentaire est partout et ces produits contrefaits, contaminés ou illégaux se retrouvent dans votre assiette. Ce sont des exemples listés par l’ONG Foodwatch qui tire la sonnette d’alarme.

L’enquête que mène l’ONG Foodwatch depuis plusieurs années révèle un business d’ampleur, qui rapporte gros et que les autorités, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution connaissent bien.

Pourtant, le sujet reste tabou en France, souligne l’ONG. Impossible de savoir quels sont précisément les produits concernés, où ils sont vendus, en quelle quantité. Pratiquement aucune information ne transparaît sur les sanctions prises à l’encontre des tricheurs… qui ne sont jamais exposés au grand jour.

Le faux bio existe, comme le faux made in France

Etayée d’exemples hallucinants et de nombreux témoignages, cette enquête rédigée par Ingrid Kragl décrypte, preuves à l’appui, un phénomène savamment occulté. Elle remonte les filières, dresse le portrait des fraudeurs, explique pourquoi et comment des entreprises sortent des clous. Et montre que, dans tous les pays, France comprise, en plus des trafiquants à la petite semaine, le crime organisé écoule de faux produits via les supermarchés, les restaurants ou sur Internet.

Des exemples ? Savez-vous que du thon avarié subit des injections chimiques pour revenir sous un bel aspect dans nos assiettes ? Que certains miels ne sont pas d’abeille ? Que les mafias infiltrent le marché des fruits et légumes ? Que le faux bio existe, comme le faux made in France, les faux pesticides, la tricherie sur les grands vins, l’huile d’olive sans olives ? « Le pire : face à un péril qui prend de l’ampleur, les autorités sont débordées. Et l’industrie agroalimentaire sait, mais ne dit rien« , explique Foodwatch qui donne des solutions : plus de contrôles, des sanctions plus dissuasives, et surtout plus de transparence.

Dans ce contexte, l’ONG invite les citoyens à signer et partager une pétition pour exiger une transparence sur les fraudes alimentaires, mais aussi une lutte contre les fraudes et l’actuel climat d’impunité qui laisse libre champ aux tricheurs.

Car manger du faux pour de vrai, personne ne le veut !

Vous pouvez signer la pétition ICI

Rappelons que Foodwatch (de l’anglais food : aliment et watch : garde) est une organisation non gouvernementale de défense des consommateurs. Fondée en 2002 en Allemagne par l’ancien directeur international de Greenpeace Thilo Bode, l’organisation existe depuis 2010 aux Pays-Bas et depuis 2013 en France.

À l’échelle européenne, l’organisation a critiqué fortement les règles d’étiquetage des aliments, accusant l’industrie alimentaire d’« arnaques »

Depuis son implantation en France, les thèmes de prédilection de l’association sont l’information nutritionnelle et la lutte contre les fraudes alimentaires. Elle a été particulièrement active lors du scandale des œufs contaminés au fipronil. Elle fait également partie de plusieurs coalitions d’organisations, notamment sur les sujets du glyphosate et des traités de libre-échange.

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