La situation « confuse » qui règne au CHU de Saint-Etienne: Gaël Perdriau précise

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Gaël Perdriau, Maire de Saint-Etienne, s’exprime concernant la situation « confuse » qui règne au CHU de Saint-Etienne.  Selon Gaël Perdriau, à ce stade, il est indispensable que le ministre de la Santé intervienne, en coordination avec le premier Ministre, pour apporter toutes les garanties préalables et indispensables, permettant au dialogue de se dérouler dans un climat apaisé.

« Aujourd’hui, je prends acte, à regret, de la situation extrêmement confuse qui règne au CHU de Saint-Etienne (CHUSE). Une situation d’autant plus difficile à comprendre que nous connaissons une crise sanitaire qui n’est pas définitivement surmontée. Une crise devant laquelle nos personnels soignants ont fait montré, de manière exemplaire, d’un engagement total qui force l’admiration et auxquels je veux rendre hommage, en associant l’ensemble des habitants de notre territoire.

La direction du CHUSE souhaite, d’après son communiqué en date du 15 mai, procéder à des ajustements permettant de conjuguer l’indispensable prise en compte de la situation sanitaire née de la pandémie, toujours en cours en ce moment en France, avec une organisation des soins qui a été débattue et validée dans les instances internes du CHUSE.

Une direction qui indique, par ailleurs, très clairement qu’il ne s’agit pas d’une «restructuration» pouvant entraîner, d’une part, la diminution du nombre de lits et, d’autre part, celle des effectifs. Situation qui serait, en effet, parfaitement incompréhensible et inadmissible si elle correspondait à une quelconque réalité.

La confusion est sans doute largement imputable aux récentes déclarations gouvernementales qui peuvent inquiéter, légitimement, les personnels du CHUSE ainsi que ceux de leurs collègues de l’ensemble de la France, s’expliquant par le lourd passif historique existant entre eux et l’exécutif depuis 2017 avec l’annonce de nombreux plans de sauvetage jamais réellement concrétisés dans les faits.

Même si ces tensions sont le résultat d’une crise profonde, entamée au détour des années 2000, elles se sont aggravées depuis 2017 débouchant sur une crise de confiance. Cette dernière est directement liée au plan d’économie décidé, en 2015, par le premier Ministre de l’époque et auquel Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie et des Finances, avait apporté tout son soutien. Un plan obéissant à une logique purement comptable qui prévoyait 10 milliards d’euros d’économies, dont près de 3 milliards imputables à l’hôpital dans tous ses domaines avec 900 millions d’euros pour les seules ressources humaines.

Plus que jamais, le combat du personnel soignant pour le sauvetage de l’hôpital public doit être conduit. La démédicalisation progressive, engagée depuis 2002, au moment du passage aux 35 heures, réalisée à effectifs constants, au profit d’une bureaucratisation excessive, doit être dénoncée. Le souci de rentabilité qui prend le pas, de plus en plus, sur l’acte de soin, pose la question de la marchandisation de la santé et, au-delà, de la financiarisation excessive de l’évaluation des politiques publiques dans leur ensemble.

La crise sanitaire du Covid-19 ouvre le champ à une réflexion

La crise sanitaire du Covid-19 ouvre le champ à une réflexion, en profondeur, sur l’organisation même de l’offre de soins qui doit s’ouvrir sur les champs de la prévention active comme nous le faisons à Saint-Etienne depuis 2014 et que nous souhaitons amplifier à l’avenir. Le gouvernement devrait prendre en compte les attentes des personnels de l’hôpital public afin d’engager un dialogue qui témoignerait aussi de la reconnaissance et du respect de la Nation. Il s’agit d’un devoir moral, suite à l’immense dette contractée par la France envers l’ensemble des personnels soignants.

Bien entendu, s’il doit exister un contrôle rigoureux de l’argent public et de son emploi, en matière de santé publique il ne peut s’exercer sans une prise en compte de la complexité même de la mission de soigner les patients. Le souci premier doit demeurer, en toute circonstance, le maintien d’une offre de soin suffisante et de qualité maximale afin de répondre à toutes les situations.

En tant que président du Conseil de surveillance du CHUSE, je souhaite vivement qu’un dialogue respectueux de chacun soit engagé rapidement évitant tout risque de polémique vaine que l’ensemble des Stéphanois mais aussi des Ligériens, ne pourrait comprendre du moment que la direction du CHUSE s’est clairement engagée sur le maintien du nombre de lits et des effectifs.

A ce stade, il est indispensable que le ministre de la Santé intervienne, en coordination avec le premier Ministre, pour apporter toutes les garanties préalables et indispensables, permettant au dialogue de se dérouler dans un climat apaisé », précise un communique de pressé de la Ville.

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