Découvrir ou redécouvrir la Roumanie : Timișoara, capitale européenne de la culture

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Timișoara est le chef-lieu du département de Timiș et la troisième ville de la Roumanie, située sur le canal de la rivière Bega, dans la région du Banat. Elle se trouve à l’Ouest du pays, très proche de la frontière avec la Hongrie et la Serbie. Timișoara compte plus de 350 000 d’habitants, étant une ville multiculturelle avec des minorités influentes, essentiellement des Allemandes, Hongrois, Serbes, Roms, Bulgares, Croates, Tchèques et Slovaques.

Bref historique

Timișoara a été attestée pour la première fois en 1212 sous l’appellation de castrum (fort) Temesiensis. La cité se développa au XIVe siècle autour d’une forteresse implantée au cœur de terres marécageuses. Au XIIIe siècle, après sa destruction par les Tatars, sa citadelle fut reconstruite et servit de résidence à Charles I er de Hongrie (1309-1342) et même de capitale du royaume de Hongrie pendant quelques années.

De 1552 à 1716, Timișoara se retrouva sous domination ottomane. Après cette période, les troupes autrichiennes reprirent la ville. Le 21 juillet 1718, à la suite du traité de Passarowitz, la ville et la région du Banat passèrent sous le gouvernement de Vienne et virent un afflux de populations non magyares, essentiellement des Allemandes originaires de Souabe.

Timișoara a rejoint la Roumanie en 1918. Pendant les dernières décennies du régime communiste, elle a bénéficié du statut principal de point de contact avec « le monde libre », ce qui lui a conféré en outre une plus grande ouverture au reste du monde.

Depuis 1990, elle connaît à nouveau la démocratie, tout comme le pays entier. des monuments historiques d’intérêt national, parmi lesquels on compte des monuments d’architecture comme le monastère Vieroși datant de 1571-1573 et l’Eglise « Racovița » datant des XVIIIème – XXème siècles.

Timișoara, capitale européenne de la culture

La vie culturelle de Timișoara est marquée par le multiculturalisme, l’influence des universités dont l’Université de l’Ouest, avec ses spécialités de musicologie et les arts plastiques, la présence de groupes musicaux de renommée internationale, la vitalité de diverses associations communautaires, des maisons d’édition etc.

L’Institut Culturel Français et l’Institut Culturel Allemand contribuent également au calendrier culturel local par l’organisation de nombreuses manifestations.

La ville accueille le Théâtre National « Mihai Eminescu », l’Opéra National Roumain de Timișoara, l’Orchestre Philarmonique « Banatul », ainsi qu’une grande bibliothèque.

Le Théâtre National « Mihai Eminescu »
L’Opéra National Roumain de Timișoara

Plusieurs personnalités connues dans le monde entier sont nées à Timișoara, dont Herta Müller, lauréate du prix Nobel de littérature en 2009 et Cristian Măcelaru, directeur musical de l’Orchestre de radio WDR de Cologne en Allemagne et futur directeur musical de l’Orchestre National de France qui prendra ses fonctions le 1er septembre 2021. Le musicien Ion Holender, directeur de l’Opéra de Vienne, la poétesse roumaine Ana Blandiana et la championne olympique Iolanda Balas-Soter sont aussi des figures emblématiques qui font la fierté de la ville.

Pour l’année 2021, Timișoara a remporté le titre de capitale européenne de la culture, mais à cause de l’épidémie de Covid-19 les manifestations pourraient être déplacées en 2023.

Timișoara, la «Petite Vienne» du Banat

En termes d’architecture, la ville hérite le vaste patrimoine de monuments historiques du pays, avec environ 14 500 bâtiments.

Surnommée la «Petite Vienne», Timișoara a une architecture issue d’une longue tradition urbaine moderne qui a commencé au XVIIIe siècle avec l’arrivée des Autrichiens.

Dans la période de l’entre-deux-guerres, de nouveaux quartiers de villas sont construits autour du centre, avec des influences d’Art déco, Brâncovan ou en style classique français.

Parmi les édifices notables qu’on peut découvrir à Timișoara, on compte la Cathédrale Catholique ou le Dôme, la Cathédrale Métropolitaine Orthodoxe, l’Opéra National, les monastères de l’éparchie de Timișoara, la Synagogue de Fabric etc.

La Cathédrale Métropolitaine Orthodoxe
La Cathédrale Catholique ou le Dôme

Un centre éducationnel reconnu dans le monde entier

Timișoara est un grand centre universitaire qui attire beaucoup d’étudiants étrangers. Parmi ses institutions d’enseignement supérieur, on compte l’Université polytechnique, l’Université de l’Ouest, l’Université de médicine et pharmacie « Victor Babeș », l’Université des Sciences Agricoles du Banat.

L’Université de l’Ouest de Timișoara est le principal établissement d’enseignement supérieur et centre de recherche de la région de l’Ouest. Avec un milieu académique international et de plus en plus mondialisé, l’Université de l’Ouest est reconnue par sa position dans les classements mondiaux, comme « Times Higher Education Emerging Economies University Rankings 2018», « QS Classements 2017 » dans le domaine des langues modernes etc.

L’Université de l’Ouest de Timișoara

L’Université est affiliée à plusieurs organismes et associations internationales, comme l’Agence Universitaire de la Francophonie/AUF, l’Association européenne de coordinateurs Erasmus/EAEC, l’Association Européenne des Universités/AEU etc. et fortement impliquée dans les processus d’internationalisation avec plus de 20 programmes d’études en langues étrangères : anglais, allemand ou français etc.

D’un autre côté, l’Université de Médicine et Pharmacie « Victor Babeș » se trouve parmi les 5 centres universitaires de Roumanie qui proposent des études en français. Elle garantit des résultats excellents dans la formation des générations futures de médecins, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes. Plus de 25 000 étudiants y ont obtenu leur diplôme, y compris des étudiants étrangers de tout le monde.

Une vie économique tournée vers l’international

Depuis le XVIIIe siècle et jusqu’à présent, Timișoara représente un de plus importants centres économiques du pays.

La ville connaît un fort essor, avec l’implantation des entreprises françaises, comme Valeo ou Alcatel, italiennes ou allemandes comme Continental et Draxlmaier. D’autres sociétés telles que FM Logistic, Nestlé, Procter&Gamble, Cora, L’Oréal et Groupe Rocher s’y sont également installées.

En 2019, Timișoara a bénéficié du plus grand investissement de real estate de l’Ouest du pays, d’une valeur de 220 millions d’euros pour le projet Iulius Town/Openville Timișoara, le plus grand centre commercial et de bureaux de Roumanie et un pôle régional de business.

Le projet Iulius Town/Openville Timișoara

Son ouverture vers l’international est favorisée par l’aéroport « Traian Vuia », desservi par de nombreuses compagnies aériennes classiques. A ce titre, la compagnie aérienne WizzAir opère des vols depuis Timișoara à destination de Beauvais (France), Luton (Grande Bretagne), Dortmund (Allemagne) et de plusieurs villes espagnoles ou italiennes. La plus grande compagnie aérienne low-cost en Europe – Ryanair -, y a ouvert sa première base opérationnelle roumaine en 2016, à savoir que plusieurs autocars assurent des liaisons régulières nationales et internationales ou permettent
de rejoindre les aéroports de Budapest ou Belgrad.

Le magazine français « L’Expansion » écrivait dans un article que Timișoara représente « la vitrine économique de la Roumanie » et comparait l’augmentation importante du nombre d’investissements étrangers à « une deuxième révolution ».

Partenariats avec la France

Le Depuis 1991, Timișoara est jumelée avec Mulhouse, partenariat récompensé par le Prix du Haut conseil de la coopération internationale en 2000.

Le saviez-vous?

Ville industrielle et centre administratif, Timișoara devient le 12 novembre 1884 la première ville d’Europe dont les rues sont éclairées à l’électricité et l’une des premières villes dotées d’un tramway électrique en 1899.

Après 1989, Timişoara a été la première ville du pays à accueillir des investissements étrangers, en particulier dans la haute technologie.

Avec de nombreux parcs et espaces verts, Timișoara est surnommée « la cité des roses », tout particulièrement pour sa roseraie créée en 1928, qui réunit près de 1200 variétés de roses.

Article paru dans la publication
« Confluences roumano-français. Dialogue et échanges »,
édité par le Consulat Général de Romanie à Lyon

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