Comment expliquer le manque d’ophtalmologistes dans certaines zones géographiques ?

par Sarah

Obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste relève parfois du parcours du combattant, avec des délais qui s’étendent sur plusieurs mois dans certaines régions. Cette situation, qui touche particulièrement les zones rurales ou certaines villes de taille moyenne, s’explique par des facteurs multiples et complexes. Alors, découvrez pourquoi il y a peu d’ophtalmologistes dans certaines zones.

Une répartition inégale des professionnels sur le territoire

Les grandes métropoles concentrent une large part des spécialistes, tandis que les zones rurales et certaines régions périphériques souffrent d’une véritable désertification médicale. Ce déséquilibre découle principalement d’une préférence des professionnels pour les grandes villes, où les conditions d’exercice sont souvent perçues comme plus avantageuses :

  • Une patientèle plus dense et régulière,
  • Des infrastructures médicales modernes et accessibles,
  • Un cadre de vie jugé plus attractif pour les jeunes diplômés.

Dans ces territoires dits “sous-dotés”, les patients doivent parfois parcourir des dizaines de kilomètres pour accéder à un ophtalmologiste, aggravant ainsi les délais de prise en charge.

consultation avec un ophtalmologue

Le manque de formation de nouveaux spécialistes

Bien que la demande en consultations augmente en raison du vieillissement de la population et des besoins croissants liés à la santé visuelle, le nombre de places en formation d’ophtalmologie reste limité. Le cursus pour devenir ophtalmologiste est long et exigeant, ce qui réduit mécaniquement le nombre de spécialistes disponibles.

Par ailleurs, l’arrivée de nouveaux professionnels peine parfois à compenser les départs à la retraite. Certaines régions, où la démographie médicale est vieillissante, se retrouvent particulièrement affectées. Ce phénomène crée des déserts médicaux où l’offre de soins en ophtalmologie devient insuffisante pour répondre à la demande.

Des conditions de travail peu attractives dans certaines zones

Exercer en milieu rural ou dans des zones moins peuplées présente des défis spécifiques qui rebutent de nombreux ophtalmologistes. Outre le manque de structures adaptées, ces territoires souffrent souvent d’un isolement professionnel. Les médecins spécialistes y travaillent parfois sans réseau médical solide ou sans le soutien de confrères, ce qui peut freiner leur installation.

De plus, l’absence d’équipements modernes, comme les plateaux techniques indispensables à l’ophtalmologie, représente un obstacle de taille pour les praticiens qui souhaitent exercer dans de bonnes conditions. Dans ce contexte, certains préfèrent s’installer dans des régions mieux équipées, où ils peuvent exercer plus efficacement leur métier.

L’augmentation de la demande en soins oculaires

La pénurie d’ophtalmologistes est d’autant plus marquée que les besoins en santé visuelle ne cessent d’augmenter. Avec le vieillissement de la population, les pathologies oculaires comme la cataracte, la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) ou le glaucome sont de plus en plus fréquentes. À cela s’ajoute l’explosion des troubles visuels chez les jeunes générations, souvent liée à une utilisation excessive des écrans.

Face à cette demande croissante, les ophtalmologistes encore en activité sont souvent saturés. Leurs agendas se remplissent rapidement, et les délais d’attente s’allongent mécaniquement, créant un cercle vicieux qui pénalise surtout les patients des zones déjà en manque de professionnels.