15 jours après un épisode historique, une nouvelle pollution due aux poussières désertiques affecte le Bassin Stéphanois

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Tous les centres de prévisions spécialisés indiquaient que la poussière du Sahara frapperait l’Europe en cette fin de week-end et ce début de semaine. Un impact sur la qualité de l’air est-il décelable dans notre région ? A quoi peut-on s’attendre dans les jours à venir ? Atmo Auvergne-Rhône-Alpes fait le point sur la situation.

Évolution de la situation 

Depuis la fin de semaine, la France métropolitaine est soumise à un flux de sud. Dans ce contexte, des masses d’air chargées en particules minérales venant des zones désertiques d’Afrique affectent notre région comme cela avait été le cas de manière exceptionnelle au début du mois de février. Dans notre région, la partie Ouest a été touchée en premier, après un passage sur le massif Pyrénéen et la Méditerranée dimanche. L’Est de la région est désormais à son tour impacté par cet épisode.

Dans l’atmosphère, ce phénomène d’import de particules désertiques se traduit par une élévation marquée des taux de particules PM10, les particules PM2,5, davantage représentatives des activités humaines et notamment des combustions, ne connaissant pas la même progression.

Lors de l’épisode similaire de début février, des concentrations exceptionnelles de particules PM10 avaient été enregistrées, supérieures à 150 µg/m3 en moyenne journalière, soit environ 2 fois le seuil d’alerte. Pour l’épisode actuel, les concentrations prévues, bien que non négligeables, pourraient être supérieures au seuil d’information (50 µg/m3) mais sans atteindre le seuil d’alerte (80 µg/m3).

Lundi 22 février : Une masse d’air chaud en provenance du sud chargée de particules d’origine désertique a atteint la région. Dans ces conditions, on constate une forte augmentation des concentrations de particules fines PM10 principalement sur le centre et l’est de la région. Le seuil d’information et recommandations pourrait être atteint sur le bassin lémanique, l’ouest Ain, la zone alpine Ain, l’ouest Ardèche, la vallée du Rhône, l’est Drôme, le bassin grenoblois, le bassin lyonnais/Nord Isère, la zone alpine Isère, la zone des Coteaux, la vallée de la Maurienne-Tarentaise, la zone alpine Savoie, la zone urbaine des Pays de Savoie, la vallée de l’Arve et la zone alpine Haute-Savoie ou une vigilance jaune est donc activée. Une qualité de l’air dégradée à mauvaise est donc attendue sur la région.

Dans la Loire : alerte pollution atmosphérique: niveau information et recommandation 

Suite aux informations données par ATMO Rhône-Alpes, la préfecture de la Loire communique qu’un épisode de pollution de type particules fines PM10 se déroule actuellement sur les deux bassins du département :

• Bassin Stéphanois

• Contreforts du Massif Central.

« Une masse d’air chaud en provenance du sud chargée de particules d’origine désertique atteint la région ce matin. Dans ces conditions, on constate une forte augmentation des concentrations de particules présentes dans l’air et le seuil d’information et recommandations pourrait être atteint ce lundi 22 février. Une vigilance jaune est donc activée sur le bassin Stéphanois et les contreforts du Massif Central », précise la préfecture de la Loire.

Prévisions pour les prochains jours

Mardi 23 février : La masse d’air chaud devrait progressivement quitter la région par le nord-est et les concentrations en particules fines revenir à la normale. Cependant, elles pourraient rester élevées sur l’est du territoire jusqu’en milieu de journée. L’indice de la qualité de l’air devrait être moyen à dégradé sur la région.

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Du sable venu du Sahara dans le ciel de France

Mercredi 24 février : La tendance est une amélioration de la qualité de l’air. L’indice de la qualité de l’air devrait être moyen sur la quasi-totalité du territoire.

Comment un désert situé à des milliers de kilomètres peut-il contribuer à un épisode de pollution local?

Dans certaines conditions des dépressions se forment et entrainent des vents violents mettant en suspension des grains de sable. Ceux-ci pulvérisent les argiles en percutant les sols, ce qui remet de grandes quantités de particules en suspension. Ces épisodes ne sont pas forcément visibles, les particules étant généralement transportées en altitude, entre 1 et 4-5 kilomètres. Mais lorsque ces masses d’air parviennent au sol, les concentrations de poussières en suspension peuvent alors être importantes.

« Les poussières désertiques aggravent-t-elles la pollution de l’air ?

Ces poussières désertiques sont des particules grossières, de quelques microns à une dizaine de microns de diamètre. Du fait de leur diamètre important, ces particules ont moins de facilité à pénétrer dans les organismes que les particules plus petites issues de phénomènes de combustion (chauffage au bois ou des émissions automobiles).

Toutefois, leur quantité peut engendrer des effets sanitaires. Il est donc conseillé à toutes les personnes ressentant une gêne respiratoire de consulter un professionnel de santé.

Je me protège et je limite mes émissions

Compte tenu de la fugacité du phénomène, il n’y a pas de mise en place de vigilance pollution. Toutefois, il est recommandé de suivre quelques bons gestes permettant à la fois de se protéger et d’éviter que la qualité de l’air ne se dégrade davantage.

A noter : au delà des effets à court terme lors des épisodes de pollution, les principaux impacts de la pollution de l’air sur la santé sont liés à l’exposition continue, tout au long de la vie.

Populations vulnérables : femmes enceintes, nourrissons et jeunes enfants, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrante pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, personnes asthmatiques.

Populations sensibles : personnes se reconnaissant comme sensibles  lors des pics de pollution et/ou dont les symptômes apparaissent ou sont amplifiés lors des pics (par exemple : personnes diabétiques, personnes immunodéprimées, personnes souffrant d’affections neurologiques ou à risque cardiaque, respiratoire, infectieux).

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